J’ai commencé à créer des collages sur papier en 2014. Depuis, ce qui avait commencé par un travail plutôt graphique et épuré, s’est peu à peu transformé en collages foisonnants, où se superposent de nombreuses formes et divers papiers, toujours pour la plupart récupérés dans des cartons d’emballage.
Lorsque je suis allé à New York pour me « ressourcer », il y a eu une nouvelle énergie dans mon travail et j’ai senti à mon retour que j’allais être dans une double difficulté : la difficulté de garder cette énergie nouvelle, et la difficulté de poursuivre sans chercher à copier ce que j’avais fait à New York ; qui restera unique à ce moment, au lieu, à mon amitié si forte avec Celle qui là-bas, a su me redonner le souffle de la création.
Mais à mon retour, c’était décidé, j’allais enfin prendre l’initiative d’une exposition et la création de mon activité professionnelle d’artiste plasticien. Quelle satisfaction à ce moment là… Et même s’il s’agissait d’une exposition au niveau local et avec peu de visibilité, c’était la première fois que je m’autorisais à exposer mes collages à des regards inconnus… et à vendre — me séparer — des collages.
Depuis, je sens que je n’ai pas réussi à maintenir le fil de cette histoire… Mon énergie et mon envie de réaliser des collages sont encore là, mais je ne vois plus où tout cela me mène…
Alors, en faisant un tour des nombreux collages réalisés depuis 2015, j’ai décidé dernièrement de sortir des cartons, des collages qui ne me semblaient pas aboutis ou qui ne me plaisaient pas vraiment. Ces collages — réalisés entre 2015 et 2016 — étaient depuis quelques jours sur mon bureau, dans l’atelier, ne sachant pas trop quoi en faire…
Et soudainement, j’ai commencé à en « décoller » quelques-uns… Comme j’ai toujours utilisé une colle aérosol repositionnable, j’ai facilement réussi à décoller des parties de collages anciens, et surpris de voir que les papiers décollés restaient collants, j’ai commencé à « re-coller » ces parties de collages sur un collage… et puis j’ai continué… décollé, recollé, déchiré, toujours en me servant de cette « colle résiduelle ».
Sept anciens collages ont désormais officiellement disparus. Bêtement je ne les avais pas photographiés sur le moment, pour mémoire ; étant pris dans la création de ce « nouveau collage ». J’ai heureusement retrouvé les photos de ces collages disparus, dans mes archives.
Collage de départ
La difficulté pour moi désormais est de m’assurer que ce « re-collage » tienne dans la durée… Je ne suis pas certain que la colle résiduelle soit suffisante pour maintenir tous les morceaux décollés et recollés.
Mais quelle aventure…
Nicolas Brunet 